Catégorie : Critiques

Pierre Béhel critique ici de tout : films, musiques, livres, etc.

  • Sherlock Holmes : corps et esprit

    Affiche du film “ Sherlock Holmes", de Guy Ritchie.Sherlock Holmes, de Guy Ritchie, avec Robert Downey Jr., Jude Law et Rachel McAdams, renouvelle la vision du fameux héros de Sir Arthur Conan Doyle. On ne peut pas vraiment parler de trahison : cela aurait pu être pire, comme la bande annonce le laissait supposer. Alors, certes, le flegmatique Sherlock Holmes n’hésite plus à se servir de ses mains, de ses pieds et de tout ce qui passe à sa portée pour infliger quelques dégâts bien physiques propres à satisfaire les normes modernes d’un film grand public. Il y a quelques explosions et le Dr Watson accompagne plus que de raison le fameux détective qui, lui, reste guidé par son esprit logique.
    Malgré tout, les maléfices du professeur James Moriarty sont bien dans la lignée traditionnelle. Il est cependant dommage que l’histoire ainsi contée ne soit pas une adaptation du canon original mais une nouvelle aventure inédite. Cela permet, il est vrai, une irruption féminine hétérodoxe.
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  • La princesse et la grenouille : Obama’s Cinderella

    Affiche du film “ La princesse et la grenouille", de John Musker.La princesse et la grenouille, de John Musker, est un retour aux sources pour les studios d’animation Walt Disney. Ou presque. Car, ici, la victoire de Barrack Obama a déjà marqué le scénario : la jeune fille pauvre et noire mais qui travaille sans cesse devient la Cendrillon de ce conte moderne où le prince n’est guère, au départ du moins, très recommandable.
    Certes, le sorcier fait légèrement penser au Raspoutine de l’Anastasia de Don Bluth (ancien Disney passé à la concurrence) par plusieurs de ses aspects, y compris par sa fin. Mais ne boudons pas le plaisir d’un grand Disney.

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  • Gainsbourg, vie héroïque : saga poétique

    Affiche du film “Gainsbourg, vie héroïque", de Joann Sfar.Gainsbourg, vie héroïque, de Joann Sfar, avec Eric Elmosnino, Kacey Mottet Klein, Lucy Gordon et Laetitia Casta trace la vie de Lucien Ginsburg, dit Serge Gainsbourg, en évitant le piège de la biographie filmée. Si on reconnait le talent aux risques relevés et vaincus, celui de Joan Sfar est une fois de plus démontré.

    On suit bien sûr le petit garçon juif devant fuir les persécutions nazis jusqu’à la déchéance alcoolique et la mort suggérée. Mais l’auteur de la bande dessinée Le Chat du Rabbin, qui signe ici son premier film en tant que réalisateur et scénariste, a su donner une interprétation magique de cette vie qui n’a rien d’ordinaire.
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  • Invictus : la victoire en noir et blanc

    InvictusInvictus, de Clint Eastwood, avec Morgan Freeman et Matt Damon, retrace le tout début du mandat présidentiel de Nelson Mandela et comment celui-ci a utilisé la coupe du monde de rugby pour souder son pays. Le rugby était le sport des blancs. Nelson Mandela en a fait le sport d’une nation arc-en-ciel.

    Cet usage politique du sport est totalement inscrit dans une stratégie globale d’unité de l’Afrique du Sud dont un autre symbole est de mélanger parmi ses gardes du corps noirs de l’ANC et blancs afrikaners.
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  • Le siffleur : bienvenue chez les sudistes

    Affiche du film “ Le Siffleur", de Philippe Lefebvre.Le Siffleur, de Philippe Lefebvre, avec François Berléand et Thierry Lhermitte, est une bien gentille comédie jouant sur tous les poncifs de la Côte d’Azur comme Bienvenue chez les Ch’tis a joué sur ceux du Nord. Voilà donc un brave retraité qui s’invente un frère jumeau mafieux pour prendre les choses en main, jouer les justiciers, là où sa bonhommie habituelle le rend victime en permanence.
    Le filon n’est pas neuf. Pierre Richard en a usé en son temps. Mais ça marche toujours. Le rythme est bon, les gags roulent, les jolies filles habillent agréablement l’écran et le ciel est bleu.
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  • Agora : sain rappel historique

    Affiche du film “Agora," de Alejandro Amenabar.Agora, de Alejandro Amenabar, avec Rachel Weisz et Max Minghella, effectue un rappel historique des plus utiles par les temps qui courent. Renouant avec le genre du péplum historique, Alejandro Amenabar nous emmène dans l’Alexandrie du quatrième siècle après Jésus-Christ. Les derniers philosophes des écoles helléniques, notamment la mathématicienne et astronome Hypatie, se heurtent aux conquérants Chrétiens. L’Empire passe progressivement entre les mains de ces derniers. L’obscurantisme misogyne triomphe et aboutira à la perte d’Hypatie.

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  • La Route : la tracer coûte que coûte

    Affiche du film “ La Route", de John Hillcoat.La Route, de John Hillcoat, avec Viggo Mortensen, Kodi Smit-McPhee et Charlize Theron, n’est pas le film le plus joyeux de l’année. Notre monde a disparu sans que l’on sache bien pourquoi. Un éclair, des incendies, et toute vie animale ou végétale (ou presque) a disparu. Faute de tout, les survivants sombrent dans la barbarie.
    Dans ce contexte, les suicides sont fréquents. Après celui de son épouse, un homme prend la route avec son fils pour tenter de rejoindre la mer puis de poursuivre toujours plus vers le sud, tentant d’échapper à une sorte d’hiver nucléaire.

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  • Le dernier vol : mon désert, ce héros

    Le dernier volLe dernier vol, de Karim Dridi, avec Guillaume Canet et Marion Cotillard, signe certes le retour de cette dernière actrice dans un film français après sa période hollywoodienne, mais constitue surtout l’archétype du film romantique. Voilà donc la jolie aventurière, aviatrice, partie dans le désert à la recherche de son amant aviateur. Sur le chemin survient le rebelle militaire de service qui l’emmènera non pas sur son cheval mais sur son dromadaire, histoire de changer. Bien entendu, le rebelle est en révolte contre un supérieur obtus en train de se mettre à dos le bon peuple.
    L’histoire ne brille donc pas par son originalité mais c’était dès le début prévu. Il reste cependant des motifs pour aller voir ce film.
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  • Avatar : la révolution verte au cinéma

    Affiche du film “Avatar", de James Cameron.Avatar, de James Cameron, avec Sigourney Weaver et Giovanni Ribisi, marque sans aucun doute possible une étape dans le cinéma. Avant La Guerre des Etoiles, les maquettes existaient mais George Lucas avait cependant transformé ce que l’on pouvait en faire. De la même façon, le Motion Capture (capture du jeu d’acteurs réels pour faire jouer leurs doubles numériques) existait depuis longtemps (le dernier film en date est Scrooge) mais Avatar marque une étape dans son usage. Une étape bluffante et magnifique.

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  • Le vilain : quand on fait le mal, il faut le faire bien

    Affiche du film “ Le Vilain", de Albert Dupontel.Le Vilain, de Albert Dupontel, avec lui-même et Catherine Frot, est une comédie de moeurs fleurant bon le fantastique léger. Voilà donc le fiston disparu depuis vingt ans qui revient chez sa mère… pour se cacher de complices d’un braquage de banque. La brave femme découvre par inadvertance que son cher fils a fort mal tourné et, surtout, qu’elle reste immortelle tant qu’elle n’a pas réussi à le remettre sur le droit chemin.
    C’est surtout une formidable opposition entre deux acteurs fabuleux : d’un côté Catherine Frot, la vieille mère, bonne à convertir tous les démons de l’Enfer, et de l’autre Albert Dupontel en fils indigne.

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