Barbara Pravi, la pieva de l’Olympia

Pour la deuxième fois de sa plus si jeune carrière, Barbara Pravi a enchanté l’Olympia le 17 avril 2025. Elle qui est arrivée deuxième au Concours de l’Eurovision 2021 avec « Voilà », a, depuis, fait du chemin. L’expression est d’autant plus justifiée qu’elle est sur les routes de l’Europe pratiquement depuis cette date pour assurer une interminable tournée tant le succès de cette artiste est immense. L’Olympia était complet depuis des semaines ou des mois.

La première partie du spectacle était assurée par Melissende. Le rôle de la première partie est essentiel pour lancer des artistes dans le sillage de vedettes. Mais il est ingrat car l’artiste ainsi propulsé n’est pas celui que les spectateurs viennent voir. Et quand l’artiste principale se nomme Barbara Pravi, le défi est d’autant plus grand.

Mellissende est une chanteuse dans un registre relativement proche de Barbara Pravi et qui a déjà assuré de nombreuses premières parties de celle-ci au cours de sa tournée. Avec un joli brin de voix, elle a réussi à enchanter la salle. Mais, mon Dieu, qu’elle est triste ! Rupture, deuil… La vie n’est pas gaie, en fait, avec elle. Comme elle s’apprêtait à sortir son premier album, elle souhaitait sans doute que le public ne se suicide pas en masse (du moins pas avant d’avoir acheté son disque). Sa première partie s’est donc terminée par la chanson « Courage« .

Puis est venue la star.

Bien entendu, Barbara Pravi a débuté par « Voilà« . Avec une amorce a cappella dans le noir. Et une salle silencieuse, recueillie. Tout le talent de Barbara Pravi se révèle alors progressivement, au fil des chansons. Elle passe aisément du piano-voix à la musique gitane, de l’a cappella à la pop électronique, de la tristesse à la joie, de l’immobilité d’une frêle silhouette dont le micro est un tuteur à une furie dansante.

D’origine mixte serbe et iranienne, elle connait les malheurs de l’Histoire et du monde. Sa chanson « Marianne » rend ainsi un vibrant hommage aux femmes victimes de l’oppression en Iran.

Ses dialogues avec la salle lui permettent de se raconter. Elle aime son public et son public l’aime. Elle aime ses compagnons de route et ils lui rendent bien.

Sa tournée a été nommée « La Pieva Tour ». L’explication arrive en fin de spectacle avec une chanson « La Pieva« . Ce terme désigne, en serbe, une chanteuse. Dans les années 1750, une ancêtre gitane de Barbara Pravi parcourait les routes de Serbie comme vendeuse ambulante. Et, le soir, elle chantait pour un public de clients villageois. Cette histoire fait partie de la légende familiale, racontée de génération en génération.

Voilà d’où elle vient.

Voilà qui elle est.

Voilà, voilà…