L’armée du crime, de Robert Guédiguian avec Simon Abkarian, Virginie Ledoyen et Robinson Stevenin, retrace l’histoire du groupe de Francs Tireurs et Partisans (FTP) de Missak Manouchian. Présenté par la propagande collaborationniste comme « l’armée du crime » sur une célèbre affiche rouge reprenant les portraits en médaillons de chaque résistant communiste, le groupe sera entièrement démantelé et ses membres fusillés au Mont Valérien en 1944.
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L’armée du crime : la résistance rouge
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District 9 : ET veut vraiment rentrer maison
District 9, de Neill Blomkamp, produit par Peter Jackson, avec Sharlto Copley, Jason Cope et Nathalie Bolt, parvient à secouer le concept du film d’extra-terrestres plus encore qu’ET. Voici donc un vaisseau d’extra-terrestres qui s’immobilise au dessus de Johannesbourg en Afrique du Sud avec, à son bord, plus d’un million d’extra-terrestres réfugiés que l’humanité parque dans un township. Pour éviter des heurts avec la population locale, il est décidé de les déplacer dans un camp fermé à l’écart des humains. Ce qui va se passer à ce moment là est évidemment le coeur du film.
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Un prophète : vers la lumière noire
Un prophète, de Jacques Audiard, avec Tahar Rahim et Niels Arestrup, a obtenu le Grand Prix du dernier festival de Cannes. S’il faut parfois se méfier de ce genre de récompenses, force est de constater que cette histoire terrifiante d’un jeune loubard prend aux tripes. Ce petit délinquant minable apprend son métier de criminel en prison, quittant progressivement son statut de victime pour devenir petit parrain et entrevoir la lumière noire du pouvoir des gangs.
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Numéro 9 : du sous-Burton déjà vu
Numéro 9, de Shane Acker, a été largement mis en avant comme une oeuvre de Tim Burton, en fait simple co-producteur parmi 4. Si l’univers graphique et les partis pris esthétiques ne sont pas sans rappeler les choix du Maître, on est bien loin du compte.
Le scénario ne brille pas non par son originalité : encore une fois, l’humanité a été rayée de la carte par une méchante machine créée par un gentil savant manipulé par un abominable dictateur aux airs d’Adolf Hitler (les casques des soldats ne sont pas sans évoquer ceux de la Wermacht d’ailleurs). Mais les ultimes créatures de ce gentil savant, des mini-robots sous forme de poupées de chiffon, sont là pour venger tout le monde. -
Inglourious Basterds : la chasse délirante est ouverte
Inglourious Basterds, de Quentin Tarantino avec Brad Pitt et Mélanie Laurent, nous amène dans une rencontre impromptue entre deux complots pour tuer un maximum de nazis à Paris en 1944. D’un côté, un commando de Juifs américains massacrant avec sauvagerie plus vite que son ombre, et de l’autre une jeune Juive voulant venger sa famille. Mais le tout reste un Tarantino avant d’être un film de guerre.
Le délire uchronique fait se succéder les massacres à grande échelle à la mitrailleuse (qui remplace admirablement la tarte à la crème) avec une précision dans la mise en scène tout à fait remarquable. Alors, second degré, oui, mais du bon, du bien sniffé et on en redemande parce que, quoique Tarantino ait fumé, c’était de la bonne.
Malgré tout, et pour que le second degré fonctionne comme tel, tous les codes classiques du film de guerre sont utilisés… pour être parodiés bien évidemment. Il faut saluer notamment la performance des acteurs qui arrivent à se glisser dans les personnages les plus improbables et les situations les plus catastrophiques tout en les rendant parfaitement crédibles, même lorsqu’ils s’en sortent.
Bref, pour qui aime les Tarantino, ce sera là un grand cru à apprécier d’urgence. Mais il est vrai qu’il faut être amateur et que les allergies sont compréhensibles.
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Neuilly Sa Mère : se moquer plus pour rire plus
Neuilly Sa Mère, de Gabriel Laferrière, avec Samy Seghir, Jérémy Denisty, Denis Podalydès et Rachida Brakni, joue sur le classique décalage entre un candide et un groupe pour mener une satyre sociale sur Neuilly et sa faune grand’bourgeoise. Voilà donc le petit maghrébin de banlieue, demi-orphelin, propulsé chez sa tante ayant épousé un riche bourgeois et devant se conformer aux codes de son nouvel habitat.
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Le temps qu’il reste : contemplation palestinienne
Le temps qu’il reste, de Elia Suleiman, avec Ali Suliman et Saleh Bakri, retrace la vie d’une famille palestinienne de Nazareth sous l’occupation israélienne de 1947 à nos jours au travers de scènes décousues se voulant significatives. Si le film peut défendre honorablement la cause palestinienne face à l’occupation israélienne et aux exactions liées à celle-ci, il reste un ensemble disparate et contemplatif, guère passionnant faute de véritable histoire.
Si ce n’est pas le premier film à tenter de faire rire de situations dramatiques en jouant sur le loufoque, les scènes misant sur l’absurde assurent une décompression des plus utiles. Le palestinien allant jeter sa poubelle en téléphonant à sa petite amie tout en étant suivi par le canon d’un tank israélien (ce qui n’est pas sans faire penser à la place Tien An Men), le saut à la perche du héros au dessus du mur coupant le territoire palestinien en deux pour rejoindre sa tante mourante, le jeu de ping-pong autour d’un brancard entre l’armée israélienne et les infirmiers, le contrôle permanent des pêcheurs… sont autant de scènes jouant sur l’absurde, le ridicule, tout en montrant l’horreur de l’oppression.
Mais ce n’est pas parce que le peuple palestinien souffre que les spectateurs doivent subir le même sort. Le titre doit faire référence aux pensées de ceux-ci lorsqu’ils regardent leurs montres durant la projection.
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Demain dès l’aube : quand le jeu cesse d’en être un
Demain dès l’aube, de Denis Dercourt, avec Vincent Perez et Jérémie Renier, se déroule dans l’univers très particulier des « reconstitueurs », c’est à dire des pratiquants du jeu de rôle historique en grandeur réelle, en l’occurrence à l’époque napoléonienne. Mais, à l’occasion de la maladie de sa mère, un concertiste entre dans cet univers sans guère de préparation, à l’invitation de son jeune frère. Il en oublie (mais ne semble pas être le seul…) qu’il ne s’agit que d’un jeu. Notons d’ailleurs que les résumés qui ont circulé avant la sortie du film sont inexacts : les deux frères ne s’opposent pas, la mère non plus, au sujet de ce jeu.
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Là-Haut : la poésie des cimes
Là-Haut (Up), de Pete Docter, est la dernière production Pixar/Disney. Lorsqu’il se retrouve à 78 ans, veuf et sur le point de se faire expulser de sa maison, Carl décide de réaliser la promesse qu’il avait faite à sa femme de se retirer sur des chutes d’eau magnifiques, accroche des milliers de ballons à la cheminée de sa maison et décolle ainsi dans ce dirigeable insolite direction l’Amérique du Sud, embarquant au passage un scout bavard et collant à la recherche du badge pas encore gagné.
Pixar rompt les codes du dessin animé mais, cette fois, pas pour faire un délire politiquement incorrect comme le Shreck des concurrents Dreamworks. Là-Haut débute en effet par une longue séquence triste quasiment muette (en dehors de la musique) résumant la vie du héros jusqu’à la mort de sa femme. D’une façon générale, l’ensemble du film hésite entre la tristesse et la comédie.
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Harry Potter et le Prince de Sang Mêlé : le dénouement est proche
Harry Potter et le Prince de Sang Mêlé, de David Yates, avec Daniel Radcliffe, Emma Watson et Rupert Grint, nous amène dans la sixième année d’études à Poudlard du héros. La puissance de Voldemort s’accroit et l’affrontement final s’approche. Ceux qui ont lu les livres de J.K. Rowling constateront évidemment que l’histoire est grandement simplifiée, notamment en ce qui concerne les intrigues politiques.
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