• Le Concert : la revanche sur l’histoire

    Le Concert Le Concert, de Radu Mihaileanu, avec Mélanie Laurent et Aleksei Guskov, est l’histoire d’une revanche artistique, d’une revanche sur l’histoire. Il y a trente ans, pour des raisons politiques, les musiciens du Bolchoï furent brisés et perdirent leur emploi. Deux d’entre eux, dont la violon soliste, furent déportés et moururent, laissant un bébé. De nos jours, récupérant une invitation à Paris destinée au Bolchoï, le chef de l’époque emmène l’orchestre brisé pour refaire le concert qu’ils auraient dû jouer.
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  • Micmacs à tire-larigot : un Jeunet à l’état natif

    Affiche du film “ Micmacs à tire-larigot", de Jean-Pierre Jeunet.Micmacs à tire-larigot, de Jean-Pierre Jeunet, avec Dany Boon, André Dussollier et Nicolas Marié,est un retour aux univers « Jeunet & Caro » pour le réalisateur. Voilà donc un brave homme qui perd tout à cause de deux marchands d’armes : son père saute sur une mine et lui-même se prend une balle perdue dans la tête et risque à tout instant de mourir. Il entreprend donc de se venger avec l’aide d’une troupe de personnages hauts en couleur formant une communauté de chiffonniers.
    On retrouve un univers esthétique très proche d’un Délicatessen (auquel il est fait une allusion directe avec le duo du violoncelle et de la scie musicale) et des personnages aussi marqués et étranges que dans La Cité des Enfants Perdus.
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  • Clones : et Bruce Willis re-sauva le monde

    Affiche du film “ Clones, de Jonathan Mostow.Clones [The Surrogates], de Jonathan Mostow, avec Bruce Willis, Radha Mitchell, Rosamund Pikedonne une nouvelle fois l’occasion à Bruce Willis de sauver le monde. Notons tout d’abord que le titre est très mal traduit en Français : il faut parler de substituts, pas de clones, puisqu’il s’agit ici de robots pilotés à distance et qui ne ressemblent pas nécessairement (et même rarement) à leurs « administrateurs ». Les sous-titres sont également plutôt mauvais.
    Dans ce monde où plus personne ne sort de chez lui mais envoie se balader son robot qu’il pilote par la pensée, quelqu’un trouve le moyen de tuer les pilotes en frappant les robots. Le monde est en danger mais Bruce Willis, un inspecteur de police, arrive…

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  • Le ruban blanc : la pureté criminelle

    Affiche du film “ Le Ruban Blanc", de Michael Haneke.Le Ruban Blanc, de Michael Haneke, avec Susanne Lothar, Ulrich Tukur et  Burghart Klaussnera obtenu une Palme d’Or peu contestée à Cannes. Oser le noir et blanc et le quasi-huis-clos villageois dans la campagne allemande juste avant la première guerre mondiale était pourtant pour le moins risqué. Mais voilà donc cette série de crimes qui déchire une communauté villageoise du Deuxième Reich sous l’autorité d’un baron balourd autant qu’autoritaire.
    Des enfants, des fermiers ou des notables : les victimes s’accumulent avec des points communs surprenants. L’instituteur mène l’enquête.
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  • Lucky Luke : toujours solitaire mais proche de son foyer

    Affiche du film “ Lucky Luke", de James Huth.Lucky Luke, de James Huth, avec Jean Dujardin, Alexandra Lamy, Michaël Youn et Sylvie Testut, était clairement un projet casse-gueule. On n’adapte pas aisément une bande dessinée ayant un univers particulier impunément. Il faut, comme avec Astérix 2, savoir sublimer l’univers d’origine mais sans que ça parte dans tous les sens.

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  • Le Syndrome du Titanic : les méchants ne meurent pas à la fin

    Le Syndrome du TitanicLe Syndrome du Titanic, de Nicolas Hulot et Jean-Albert Lièvre, est une longue diatribe contre le développement parasitaire et irresponsable de la civilisation moderne. Film militant assumé, il est le pendant du Home, de Yann Arthus Bertrand. Là où Home vise à émerveiller par la Nature, Le Syndrome du Titanic se concentre sur l’homme et ses actes, la nature n’apparaissant qu’en décor.

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  • Le petit Nicolas : le grand nom de la comédie

    Affiche du film “Le petit Nicolas", de Laurent Tirard.Le petit Nicolas, de Laurent Tirard, avec Maxime Godart, Valérie Lemercier et Kad Merad était un exercice casse-gueule : adapter au cinéma la série d’histoires autour du personnage créé par René Goscinny et des illustrations de Sempé tenait de l’amour du risque. La première difficulté consistait à redéfinir les personnages pour un film alors qu’ils n’étaient au départ que quelques traits de plume. Une fois celle-ci passée, restait à définir une histoire capable de lier tout un long métrage tout en respectant l’univers enfantin. Enfin, il fallait être capable, comme l’oeuvre de René Goscinny, de plaire aux petits comme aux grands.
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  • The informant : à héros, escroc et demi

    The InformantThe Informant, de Steven Soderbergh, avec Matt Damon, Melanie Lynskey et Frank Welker,se base sur l’histoire vraie d’un cadre dirigeant de l’agroalimentaire ayant dénoncé au FBI des pratiques illégales de son entreprise mais pas nécessairement pour le seul plaisir de la justice.

    Si l’histoire peut paraître rapidement embrouillée, c’est qu’elle l’est réellement, au point de faire tourner en bourrique les inspecteurs du FBI. A quel moment le héros dit-il la vérité ? Quand ment-il ? Finalement, c’est à ces questions là que le spectateur se doit de répondre.
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  • La Proposition : bien honnête

    La PropositionLa Proposition, de Anne Fletcher, avec Sandra Bullock et Ryan Reynolds, nous ressort la romance habituelle du mariage arrangé entre deux ennemis intimes qui finit en mariage d’amour. Dès le début, tout le monde sait comment cela va se finir : la loi est dure mais c’est la loi du genre. Bon. Soit. En l’occurrence, une executive woman décide d’épouser son souffre douleur d’assistant pour éviter d’être expulsée des Etats-Unis et de perdre son travail.
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  • L’affaire farewell : la petite grande histoire

    Affiche du film “L'Affaire Farewell", de Christian Carion.L’Affaire Farewell, de Christian Carion, avec Guillaume Canet et Emir Kusturica, ressort le bon filon des films d’espionnage du temps de la guerre froide. Voici donc un simple ingénieur civil français, expatrié à Moscou, entrainé par hasard dans l’une des opérations qui ont déstabilisé le bloc soviétique et ont abouti à sa chute finale, en bloquant ici l’espionnage industriel. Le scénariste a pris quelques libertés (assumées) avec l’Histoire pour conter les petites histoires que l’on n’écrit pas dans les livres officiels.

    On a droit à tous les clichés habituels, jusqu’aux scrupules et à la raison d’Etat qui vaut tous les sacrifices.

    Mais qu’importe ! C’est un film qui assume son genre. D’un bout à l’autre, le spectateur est conduit avec maestria, la tension monte et descend comme il convient et les acteurs -les deux principaux sont aussi réalisateurs- totalement crédibles dans leurs rôles respectifs. Les présidents Mitterrand, Reagan et Gorbatchev ont, eux, été un peu bâclés : les héros de l’histoire officielle ne sont pas, ici, les personnages principaux.

    Il en résulte un bon petit film pour passer une soirée mais certainement pas un chef d’oeuvre.